Comment décrire ma visite de la vieille prison de Trois-Rivières? Instructive et terrifiante.
J'aime toujours visiter les endroits qui ont une histoire, même parfois sordide. Cependant, ça devient carrément terrifiant lorsqu'on réalise que cette histoire a perduré jusqu'en 1986 au moment de la fermeture définitive de la prison.
En histoire, on s'attend à des conditions carcérales médiévales, inhumaines et horribles. On se dit que c'était l'époque, qu'ils faisaient ce qu'ils pensaient être le mieux pour ce qu'ils connaissaient. Que dans un cas comme les prisons, l'intention était de montrer l'exemple en espérant que le détenu ne veuille plus y revenir (ce qui ne fonctionnait pas).
Aujourd'hui, et dès le 20ième siècle, on s'attend à ce que les conditions de détentions s'améliorent. Elles s'améliorent un peu partout en Europe et en Amérique du Nord (j'espère)... sauf à Trois-Rivières.
Pour donner un exemple, les prisonniers ont droit à une douche par semaine et il n 'existe AUCUNE salle de bain dans le bâtiment. Chaque cellule, qui peut contenir entre 2 à 6 prisonniers (ou plus) contient UN seul pot de chambre (littéralement une chaudière) qui est vidée 2 fois par jour. En temps normal c'est extrêmement non sanitaire... imaginez (en fait non) en pleine canicule. L'établissement n'était pas non plus équipé de chauffage ni climatisation. De plus, le fameux 'trou' existait encore et malgré le fait qu'il était devenu illégal, il paraît que des prisonniers des années '70 et '80 aient écrit des témoignages de leur passage au trou. Le trou, une cellule au sous-sol sur la terre battue avec un crochet où y était accroché la chaîne en fer attachée au(x) cheville(s) du prisonnier. Aucune lumière, ni fenêtre, ni ventilation, ni pot de chambre et la nourriture y était amenée une fois par jour si on était chanceux. Pour leur tenir compagnie... des rats et de la vermine.
Plus la visite avançait plus j'étais mal à l'aise.
Et en plus, dans la même semaine, j'ai vu passé sur le site ipnoze, une série de 37 images montrant des cellules de prison à travers le monde aujourd'hui. Et la prison de Bordeaux (no 33) s'y trouve et ça ne semble pas aussi bien que ça pourrait être.
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